Comme dans tout domaine d’activité, l’éclairage public est soumis à un ensemble de normes et d’obligations (notamment la norme EN13201 et l’Arrêté du 27 décembre 2018), auxquelles s’ajoutent les normes concernant les installations électriques, telles que la C17-200. Si ces règles sont parfois perçues comme des contraintes, elles sont en réalité le fruit d’un travail collectif, né d’un besoin de cadre qui faisait défaut à la profession à ses débuts.
La première édition de la norme EN13201 remonte à 2004, à une époque où les LED en étaient encore à leurs balbutiements, confinées aux laboratoires. À cette époque, les rues étaient majoritairement fréquentées par des véhicules, des piétons et quelques cyclistes équipés de lampes à dynamo. La révision de la norme en 2015 a permis de faire évoluer certaines approches, mais les critères physiques de base sont restés largement inchangés. Et pour cause : ces critères sont fondés sur des besoins physiologiques et la physique de la lumière. Nos yeux ont des besoins sensiblement constants en termes de quantité de lumière pour distinguer un objet en mouvement, et la vitesse de la lumière, elle, reste relativement stable.
Les critères permettant d’évaluer si l’éclairage est suffisant pour un usager donné et une tâche particulière se sont donc avérés fiables et éprouvés. Cependant, ce qui a évolué en 20 ans, ce n’est pas tant la nature de la lumière, mais plutôt la typologie des usagers (trottinettes électriques, vélos à assistance électrique, monoroues), les technologies d’éclairage disponibles pour ces usagers (phares LED sur batterie ou dynamo intégrée), les vitesses de déplacement (qui ont progressivement été réduites) et l’amélioration des dispositifs de freinage, permettant de mieux prévenir les accidents.
Il y a 20 ans, les statistiques de sécurité routière étaient préoccupantes, l’électricité était relativement bon marché et abondante. De plus, le fonctionnement des sources traditionnelles, basées sur un filament porté à haute température, rendait quasiment impossible toute variation de niveau lumineux ou l’allumage/extinction instantané. En conséquence, les installations d’éclairage public étaient conçues pour couvrir le cas le plus défavorable (fréquentation importante, vitesse maximale) et intégraient un facteur de dépréciation des sources, entraînant un surdimensionnement de 20 à 30%.
L’éclairage public moderne a cependant connu une véritable révolution grâce aux LED. Ces dernières sont à la fois énergétiquement efficaces et permettent de concevoir des lentilles extrêmement précises, évitant ainsi l’émission de lumière inutile. De plus, elles peuvent être graduées, allumées et éteintes sans aucune incidence sur leur durée de vie. Le dimensionnement des installations peut désormais prendre en compte non seulement le cas le plus défavorable, mais aussi le cas usuel. Ainsi, un luminaire puissant peut être installé pour répondre aux situations exceptionnelles tout en fonctionnant en régime permanent à 70% de sa puissance maximale par exemple. Cette approche permet d’optimiser l’efficacité du parc d’éclairage tout en simplifiant son dimensionnement initial.



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