L’arrivée des LED en éclairage public a suscité de nombreux débats et analyses depuis plus d’une décennie. En effet, une rupture technologique d’une telle envergure est rare, et elle transforme en profondeur le secteur concerné. Dans le domaine de l’éclairage public, les implications sont vastes, allant des risques photobiologiques aux enjeux de formation pour les personnels intervenant sur les installations.
Au-delà des économies d’énergie substantielles, les luminaires LED permettent surtout d’adapter la lumière instantanément, sans nuire à la durée de vie du matériel. Ainsi, l’enjeu d’une rénovation ne se limite pas simplement à un remplacement d’équipement, mais implique un changement profond du fonctionnement global de l’installation. La puissance installée est généralement réduite de 60 à 80 % dans la plupart des cas. Si cette évolution se traduit par une baisse significative des coûts de fonctionnement, elle n’impacte pas directement la gestion quotidienne du parc. En revanche, des taux de panne inférieurs à 1 % et des durées de vie de 100 000 heures, contre 16 000 heures pour les sources traditionnelles, modifient profondément la gestion quotidienne du parc d’éclairage.
Les rythmes habituels de remplacement des lampes tous les 4 ans et des tournées régulières de détection des pannes, justifiées par des pannes fréquentes, deviennent désormais obsolètes. Les modèles économiques et fonctionnels doivent donc être repensés.
Ainsi, une adoption des LED par « petits pas » implique une gestion de patrimoine mixte, ce qui peut entraîner des contraintes et réduire l’efficacité globale. La maintenance doit alors intégrer non seulement les remplacements de lampes traditionnelles, mais aussi ceux de luminaires sous garantie, la reprogrammation des drivers ou des modules de télégestion. De plus, le niveau de service pour l’usager final peut être affecté, certains secteurs ayant des pannes détectées et traitées automatiquement, tandis que dans d’autres, c’est le citoyen qui doit signaler les défaillances.
La rénovation complète du parc d’éclairage, effectuée en une seule fois, apparaît donc comme une solution évidente. Mais alors, pourquoi le parc français n’est-il pas encore entièrement équipé en LED ? Bien entendu, le principal frein reste le financement initial. Cependant, les économies d’énergie substantielles qu’elles génèrent incitent plusieurs acteurs à proposer des solutions permettant de lever ces obstacles.
La garantie d’un volume de travail constant et une planification rigoureuse des opérations permettent à tous les acteurs du projet (maîtrise d’œuvre, fabricant, installateur) de réaliser des économies d’échelle et d’offrir des niveaux de performance opérationnelle bien supérieurs à ceux des petites opérations.
De plus, l’intégration d’outils numériques dédiés au projet devient particulièrement efficace sur plusieurs niveaux : gestion des audits de terrain, réalisation des études, gestion des commandes, facturation, et suivi des opérations par le maître d’ouvrage. Cette approche permet de concentrer les désagréments pour les usagers sur une période minimale, limitant ainsi l’impact.
Les nouvelles bases d’un fonctionnement quotidien peuvent ainsi être posées. Les défaillances étant devenues relativement rares, les tournées nocturnes sont abandonnées au profit de systèmes de télégestion ou d’applications permettant aux citoyens de signaler les problèmes. Les interventions de maintenance, quant à elles, sont gérées en intégrant la pose de luminaires temporaires afin de rétablir rapidement le service pendant la durée de la gestion du service après-vente.



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